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L’étude de l’infanticide dans quatre récits de Hedayat | ||||
Revue des Études de la Langue Française | ||||
مقاله 5، دوره 10، شماره 1 - شماره پیاپی 18، فروردین 2018، صفحه 47-58 اصل مقاله (727.68 K) | ||||
نوع مقاله: Original Article | ||||
شناسه دیجیتال (DOI): 10.22108/relf.2018.102189.1008 | ||||
نویسندگان | ||||
Mehrnoosh Keyfarokhi* 1؛ Mahnaz Rezaei2 | ||||
1دانشگاه شیراز | ||||
2دانشگاه تبریز | ||||
چکیده | ||||
Il existe une lutte perpétuelle entre la vie et la mort dans l’œuvre mais aussi dans la vie personnelle de Hedayat. Cependant, la tendance pour la mort est plus forte chez lui et le destin de la plupart de ses protagonistes, comme le sien, aboutit à la mort. La présence perpétuelle de la mort sous toutes ses formes a été, plus ou moins, dépouillée par les critiques. Pourtant son œuvre, n’a jamais été étudiée du point de vue du destin des enfants. En effet, ces derniers n’ont pas de rôle principal dans ses ouvrages et même, ils disparaissent très tôt de la page de ses écritures. Donc, leur mort pose un point d’interrogation devant nous. Pourquoi les enfants meurent ou bien sont tués dans les ouvrages de Hedayat ? Pourquoi ils ne sont pas heureux chez lui ? Quelle est l’origine de leur funeste destin chez cet écrivain ? Ce sont les questions essentielles dont on va s’occuper dans cet article. Dans la présente recherche, en faisant allusion à la question de l’infanticide dans la mythologie et dans la littérature, nous l’examinerons dans quatre récits de Hedayat: Abji Khanoum, Guerdab, Talab-e-Amorzesh et Misanthrope. Certes, nous nous concentrons sur les causes et les origines de ce type de mort. Pour ce faire, et pour éviter les préjugés, nous nous référerons aux propos de Hedayat lui-même plutôt qu’à ceux des critiques. Ainsi, notre analyse du thème de l’infanticide va se baser sur la méthode analytique et documentaire, les théories d’Aristote et les archétypes des mythes gréco-romains. | ||||
کلیدواژهها | ||||
Hedayat؛ infanticide؛ mythologie؛ amour؛ jalousie؛ autorité | ||||
اصل مقاله | ||||
Introduction Le monde de la mythologie gréco-romaine offre une image vivante de la vie qui se passe sur la terre et chez les humains. Cet univers fascinant est pourtant taché du sang des enfants dès les premières créations mythiques. Ainsi, Ouranos, Cronos et les autres héros et demi-dieux présentent parfois une image ensanglantée de leurs mains qui sont sales du sang de leurs enfants (Commelin, 1960: 16-17). Ces récits sont considérés comme une base fondamentalepour la littérature et ils y entrent d’une manière somptueuse grâce aux instructions d’Aristote. Il y a de nombreux auteurs qui ont repris les histoires mythiques dans leur forme originelle et en ont transformé pourtant les détails, selon les conditions sociopolitiques de leur temps ou bien selon les besoins de leur propre psyché. La littérature persane n’est pas exempte de cette influence non plus. L’infanticide se manifeste autant dans les ouvrages anciens et dans la mythologie que dans la littérature moderne. On peut citer, en guise d’exemple, le récit mythique de Rostam et Sohrab ou bien celui de Siavache et Keykavousse qui se terminent par la mort du fils de la main du père; il y’en a d’autres qui ne sont pas morts mais qui subissent toutefois des menaces de la part de leurs parents comme Esfandiyar et Gashtasb. Dans la littérature moderne aussi, il se trouve des enfants tués, de façon directe ou indirecte, par leurs parents. Les ouvrages d’Abasse Ma’roufi comme La Symphonie des morts[1] ou Fereydoun avait trois fils[2] présentent le crime infanticide commis par le père. Avant Ma’roufi, le grand auteur persan, Sadeq Hedayat, a repris l’infanticide dans certains de ses récits. Les ouvrages de cet auteur dessinent une atmosphère sombre et désespérée. Les personnages principaux sont noyés dans une sorte de tragédie sociale ou familiale pour laquelle ils ne trouvent pas de solution. La déception s’est enfoncée dans leur corps et leur âme et ils se livrent, la plupart du temps, volontiers à la mort. Les enfants ne sont pas exempts de ce funeste destin non plus. En effet, ces derniers n’ont pas de rôle principal dans les ouvrages de Hedayat et même, ils disparaissent très tôt de la page de ses écritures. Ce type de mort nous fait penser aux questions suivantes: Pourquoi les enfants meurent ou bien sont tués dans les ouvrages de Hedayat ? Pourquoi ils ne sont pas heureux chez lui ? Quelle est l’origine de leur funeste destin chez cet écrivain ? Notre but consiste à répondre à ces questions dans cette recherche. Selon Dr. Ayadi, qui a étudié l’œuvre de Hedayat du point de vue psychologique : «l’instinct de la mort l’emporte sur tous les instincts de Hedayat». (Ayâdi, 1338/1959: 88). M. Farzâneh, l’un de ses plus proches amis et compagnons a écrit à ce propos: «la mort fascine et fuit tout à la fois Hedayat» (Farzâneh, 1367/1988, t. 2: 107) Donc, il n’est pas étrange d’observer dans ses ouvrages des cas où l’infanticide aussi se manifeste. Ainsi, après avoir jeté un coup d’œil sur les instructions d’Aristote sur l’infanticide, nous allons étudier dans cet article les infanticides directs ou indirects survenus dans quatre récits de Hedayat: Abji Khanoum, Guerdab, Talab-e-Amorzesh et Misanthrope. En étudiant chaque récit séparément, et cela selon la méthode analytique et documentaire, nous trouverons les causes communes de l’évènement de l’infanticide chez Hedayat. Nous nous occuperons d’étudier la situation des gens dans les familles et l’affection qui les unit ou bien, au contraire, la jalousie qui les détache l’un de l’autre. Le deuxième élément, qui est très important à être étudié, concerne l’analyse de l’influence de la religiosité et du destin dans l’avènement de l’infanticide. Ce qui exige l’analyse du rôle de l’autorité céleste et terrestre dans la mort de l’enfant de la famille. L’infanticide chez Aristote Dans La Poétique, Aristote fait introduire le mythe dans la tragédie. Selon lui, beaucoup plus que la comédie et le drame satirique, la tragédie est indissociable du mythe. On pourrait dire que la tragédie réinterprète le mythe en fonction des idéaux exprimés par le philosophe. Ainsi, le poète tragique réutilise les grands mythes évoqués par Homère ou Hésiode notamment, mais il en transforme la signification pour les faire servir à la défense et à l'illustration de nouvelles valeurs. Les héros qui se présentent seront, tous, les figures mythiques. Il faut noter qu'Aristote emploie le mot «mythe» dans deux sens ; premièrement il l'insère dans les éléments constituant la structure de la tragédie et en deuxième lieu, il indique par le mot «mythe», les récits d'origine qui peuvent être employés comme la source de la tragédie. (Brisson et Jamme, 2005: 44) Aussi Aristote se penche-t-il sur la morale de la tragédie et sur les effets qui doivent être produits sur la scène tragique; à savoir les effets de terreur et de pitié inhérents au jeu scénique. Pour atteindre ce but, Aristote propose de tirer l'événement tragique des fables antiques. (Brisson et Jamme, 2005:45-46). La tragédie trouve sa racine dans les mythes antiques. L’infanticide aussi est un sujet propice à la tragédie. Le philosophe grec a bien approfondi cet aspect utile du crime familial qui sert à la tragédie. Dans La Poétique, il analyse les détails de cette problématique et il approuve que les actions pathétiques et terrifiantes doivent être nécessairement accomplies par des personnages amis entre eux. Donc, il faut chercher des événements qui se passent entre les membres d’une famille, par exemple un frère qui donne ou est sur le point de donner la mort à son frère, une mère à son fils, un fils à sa mère, un père à son fils ou un fils à son père. Ainsi, le conflit tragique provoquant la pitié et la terreur serait familial et se trouverait exactement dans les mythes de l'Antiquité gréco-latine. Le matricide, le parricide et l'infanticide excitent le plus violemment une terreur sacrée et pétrifiante parce que dans ce cas, l'angoisse du personnage naît de l'ambivalence de son sentiment. Lorsqu'une agressivité meurtrière se mêle à l'attachement le plus profond et le plus naturel, l'angoisse entraîne la démence mais aussi le suicide. (Brisson et Jamme, 2005: 48) En général, chaque récit ayant le thème de l’infanticide, présente trois membres principaux d’un crime familial:
Enfant sacrifié
Homme autoritaire Femme passionnée
Le triangle de l’infanticide dans les récits mythologiques
Étant donné les théories aristotéliciennes et la survie des archétypes hérités des mythes gréco-romains, le récit infanticide a continué à vivre dans la littérature depuis des temps archaïques jusqu’aujourd’hui. Pourtant les motifs et les raisons du choix de ce thème varient d'un auteur à l'autre ou d'une nation à l'autre. Dans la littérature du monde entier, on pourrait observer la mort ou le meurtre de l'enfant se présenter à travers les siècles et les continents. Il s'agit donc d'un phénomène d'un caractère international qui parcourt l'Antiquité, l'Orient et l'Occident. La relation entre l’amour et l’infanticide dans les récits de Hedayat Comme tout autre crime littéraire, l’analyse de l’avènement de l’infanticide demande une recherche menée sur la trame apparente du récit et une autre qui est consacrée à la trame latente. La recherche menée à la fois sur la trame apparente du récit et sur la trame latente nous amène à discerner des éléments qui participent, de façon évidente ou cachée, dans l’avènement de l’infanticide. Toute sorte de crime est liée à la passion humaine. Ainsi, le meurtre de l’enfant se met en rapport, d’une part avec les sentiments de la victime et d’autre part avec les sentiments de l’assassin. Le triangle d’amour et les résultats qui en dérivent comme la jalousie et la rivalité existent, de façon visible ou invisible, entre les membres d’une famille. Il faut noter que ces relations amoureuses ne se montrent pas toujours sous leur forme familière et ordinaire, c.-à-d. des rapports contrariés entre les hommes et les femmes amoureux. Parfois, ce triangle est constitué par l’amour maternel qui cause des inégalités et la jalousie parmi ses enfants. Abji Khanoum, passionnée de la mort Abji Khanoum (1309) relate l’histoire des peines d’une âme déprimée, celle de la fille aînée d’une famille: Abji Khanoum. Elle est laide contrairement à sa sœur, c’est pourquoi elle est condamnée à subir l’indifférence de la mère qui ne l’aime pas. Le récit arrive à son point culminant lorsque la fille cadette décide de se marier alors que personne ne prend en compte Abji Khanoum. Elle était, en effet, la cause de la déception et de la honte de sa famille traditionnelle. Seule et abandonnée à l’indifférence des autres, elle ne participe pas à la fête de du mariage de sa sœur et se noie la nuit même de la fête dans le réservoir d’eau de la maison. «Elle était partie là où n’existaient ni la beauté ni la laideur, ni la fête ni le deuil, ni le rire ni le pleur, ni la joie ni la tristesse. Elle était partie au paradis.» (Hedayat, 1382/ 2003: 62) Abji Khanoum est dépourvu de l’intrigue amoureuse à moins que l’on ne considère la relation de la mère avec ses deux filles comme un triangle d’amour d’où est rejetée Abji Khanoum. Donc, tout l’amour de la famille est concentré sur la fille cadette. L’auteur décrit en ces termes l’affection des parents pour la petite sœur et leur haine pour Abji Khanoum: «Sa mère et son père aimaient plus Mahrokh qui était le dernier enfant de la famille, gâtée et bien-aimée de ses parents. Depuis son enfance, Abji Khanoum était battue par sa mère et n’avait pas de bonne relation avec elle.» (Hedayat, 1382/ 2003:55) En fait, le rôle du père et de son affectivité pour sa fille est trop pâle dans cette histoire. Il s’agit plutôt d’une atmosphère étouffante où le destin de la fille semble lié à la décision de la mère, à sa réaction par rapport à la beauté ou la laideur de ses enfants. Abji Khanoum semble être la victime des prédictions de sa mère: «Qu’est-ce que je dois faire de ce malheur? Hein? Quel homme accepte de se marier avec une fille si laide ? J’ai peur qu’elle reste toute sa vie auprès de nous! Quel homme malheureux serait prêt à se marier avec une telle fille qui n’a pas de richesse, ni de beauté, ni aucune autre qualité?» (Hedayat, 1382/ 2003:55) L’auteur explique que ces mêmes paroles annoncées de la part de la mère poussent la fille à se séparer peu à peu de la famille et à choisir la distance physique et mentale comme la seule solution de sortir de l’enfer causé par la mère: «À force d’entendre ces paroles, Abji Khanoum était entièrement désespérée. Elle avait renoncé à se marier et passait tout son temps à prier.» (Hedayat, 1382/ 2003:55) Le comportement excessif d’Abji Khanoum dans le domaine de la religion – qui relevait d’ailleurs de son masochisme, car elle s’était privée de toute jouissance espérant ainsi pouvoir accéder au Paradis dans l’au-delà – lui avait donné une vraie figure religieuse de façon que le peuple lui rendait visite pour résoudre leurs problèmes religieux. Non seulement le comportement de la mère, dès sa première jeunesse, avait obligé Abji Khanoum à se retirer de la vie normale, mais aussi le père à cause de son indifférence aggravait la situation. Nous lisons qu’après les explications de la mère pour le mariage de Mahrokh, le père a dit: «C’est bien, il n’y a pas de problème. Sans qu’il soit étonné, joyeux ou qu’il exprime une opinion quelconque. Il semble qu’il ait peur de sa femme.» (Hedayat, 1382/ 2003: 58) Abji Khanoum est donc privée de la moindre affection de la part de sa famille. La relation non-amicale de sa mère, à cause de son apparence, l’a poussée à choisir le coin de la prière pour accéder au paradis et à la fin aussi, elle se tue. La mort lui est imposée de façon indirecte par sa mère qui l’a privée de tout amour maternel et l’a donné, en revanche, tout entièrement à Mahrokh. Elle choisit la mort pour accéder à la vie éternelle. L’amour est toujours accompagné de jalousie. Dans Abji Khanoum, la jalousie latente de la sœur aînée à l’égard de la cadette la pousse vers la violence mais cette violence est exercée sur elle-même. Elle n’a pas le pouvoir de faire face à la mère, elle est condamnée par elle à la mort, une mort lente depuis son enfance. Abji Khanoum était privée de l’amour, en revanche, la jalousie qui est le signe de ses désirs refoulés la pousse à se suicider car elle ne trouve pas d’issue à son impasse. Il y a une célèbre citation dans Zendé bé Ghour (Enterré vivant) selon laquelle: «le suicide est en certains hommes. Il s’est insinué dans leur instinct! Il ne peuvent pas y échapper ». (Hedayat, 1382/ 2003: 42) La majorité des personnages de Hedayat sont nés avec la tentation du suicide. Mais dans Abji Khanoum, nous observons que le suicide lui vient de l’extérieur, de la société, de sa famille. La mort pour Hedayat est toujours la fin de tout et elle ne s’ouvre pas sur une autre vie. Dans sa lettre numéro 13 adressée à Nourâï, il a écrit: «nous attendons la mort jour et nuit (…) sans pouvoir espérer un meilleur futur ou croire en un certain Au-delà». (Farzâneh, t. I, 1367/1988: 75). Mais étant donné qu’Abji Khanoum est très pratiquante, elle espère trouver grâce à la mort un abri et un réconfort contre ses souffrances. L’infanticide indirect ainsi conçu est porteur de bonheur éternel. Homa, victime de la jalousie Guerdab (1311)raconte l’impuissance des hommes face aux événements de la vie. Les personnages de cette tragédie sont Homayoun et Bahram, deux amis inséparables, la femme de Homayoun, Badri, et leur fille, Homa. Bahram est tombé amoureux de la femme de Homayoun, mais pour éviter toute trahison, il se suicide et offre à Homa comme héritage tout ce qu’il possède. Homayoun est insinué d’un doute épouvantable de cet événement mais aussi de la ressemblance du visage de Bahram et de sa fille. Il accuse sa femme de la trahison, cette dernière quitte le foyer et déménage à la maison de son père. Homa s’échappe de la maison du grand-père pour retrouver son père, mais la grave froideur cause sa pneumonie et enfin sa mort. Homayoun se noie dans la mer insignifiante et triste de la vie. Contrairement à Abji Khanoum qui était la victime de la mère, Homa dans Guerdab est la victime de la jalousie de son père qui la considère comme le fruit de la trahison de son épouse, Badri. Loin de la maison, il travaille dans une autre province. À son retour, il trouve son ami très proche mort. L’héritage que l’ami suicidaire a laissé pour son enfant provoque un doute mortel dans son âme. Badri refuse l’accusation selon laquelle elle avait des relations amoureuses avec son ami Homayoun. Mais quel serait donc le mystère des yeux de Homa qui ressemblent à ceux de Homayoun? La jalousie le prend. Pourquoi son héritage doit être laissé à Homa? Et tant d’autres pourquoi sans réponse. Sa femme le quitte et sa jalousie ne peut pas l’aider. La veille de son départ, il trouve la lettre de Homayoun où il a expliqué son amour profond pour Badri. Mais de peur qu’il n’ait trahi son ami, il s’est suicidé. La même nuit, son enfant cherchant l’amour paternel se perd dans les rues de la ville. La neige et le grand froid causent sa pneumonie et l’enfant meurt de la rage d’un père jaloux qui imagine un triangle d’amour imaginaire dans son cerveau, le nourrit de ses imaginations et fuit la véritable situation. Encore une fois, l’un des parents cause indirectement la mort de son enfant ! Toutefois, le rôle du père est plus fort dans ce récit. La question de la trahison se pose mais il n’y a pas de réponse définitive jusqu’à ce que la mort de l’enfant soit définitive. Il semble qu’une sorte de fatalité invisible pousse les héros, ou au mieux dire, les anti-héros de Hedayat vers la mort ou bien vers les erreurs qui aboutissent à des crimes involontaires. Toutefois, ils ne sont pas toujours hors de la volonté des héros. Dans Talab-e-Amorzesh, Aziz Aqa tue les enfants de la deuxième épouse de son mari et même leur mère consciemment. Aziz Aqa, la meurtrière repentante des nouveau-nés Talab-e-Amorzesh (1312) reflète de nombreux aspects de la vie traditionnelle comme la stérilité de la femme, la tolérance de la deuxième épouse, les moyens médicaux et les superstitions concernant les maladies et les manières de guérison. L’auteur, comme un témoin, garde ses distances avec les personnages, de leurs comportements et de leurs croyances. Il laisse au lecteur toute sorte de jugement. Ce récit raconte les événements de la vie d’Aziz Aqa où les problèmes sociaux et psychiques de la multiplicité des épouses se présentent moins importants que les peines d’une femme populaire et stérile. Celle qui se voit obligée de chercher et de trouver une autre femme pour son époux qui désire avoir un enfant. Aziz Aqa tue les deux enfants de la deuxième épouse de son mari et à la fin, déçue et désespérée de ses crimes, elle décide de tuer la mère des enfants. Elle garde donc le troisième enfant. Et pour demander le pardon et l’absolution, elle décide de partir au pèlerinage à Karbala. Traversant le chemin, elle fait la connaissance de deux autres pèlerins qui se présentent, à la fin, criminels eux-aussi. Le récit a un autre aspect qui n’est pas moins important et qui se rapporte à l’absolution et toute sa cérémonie qui aura lieu dans le sanctuaire de l’un des Imâms. Mais, il existe une différence foncière entre Aziz Aqa qui a commis le crime de l’infanticide et deux autres personnages. Elle est vraiment désolée et cherche désespérément la rédemption, tandis que les deux autres sont fiers de leurs crimes et attendent leur pardon comme un droit évident à recevoir. Comme Abji Khanoum, fille pratiquante, qui croit à la vie après la mort et se suicide pour y accéder et y goûter le bonheur, Aziz Aqa commet l’infanticide déjà en espérant être pardonnée par Dieu grâce aux prières et au pèlerinage. Comme nous observons bien, ce récit met en scène un véritable triangle d’amour formé par Aziz Aqa, son époux et la deuxième épouse. Elle cherche à reprendre sa bonne situation en tant que première épouse mais à cause de sa stérilité, non seulement elle n’y parvient pas, mais aussi elle perd peu à peu sa grandeur et devient la serveuse de la deuxième femme. Il est évident qu’elle ne tolère jamais une telle situation méprisante. Elle essaie de la changer par le meurtre des enfants, mais à chaque fois qu’elle tue un enfant, sa conscience le torture. Enfin, le sourire du dernier enfant la fait arrêter mais cette fois, c’est la mère de l’enfant qui sera tuée. Personne ne doute qu’il s’agit d’un meurtre. L’enfant grandit et ne saura jamais qui est sa mère biologique. Après les meurtres, Aziz Aqa reprend sa place auprès de son mari mais ses crimes ne l’abandonnent pas. Dans ce récit, les enfants morts n’appartiennent pas à la femme criminelle. Elle est leur belle-mère. Toutefois, les trois archétypes essentiels de l’infanticide sont évidemment présents. Une femme passionnée de trouver sa place première chez son mari, un homme autoritaire qui ne tient pas à sa promesse de se séparer de la deuxième femme après la naissance des enfants et enfin des enfants sacrifiés qui, dans cette histoire, n’ont aucun rôle dans leur destin en raison de leur âge. Contrairement à Abji Khanoum qui a choisi elle-même sa destinée funèbre et sinistre, ou bien Homa qui, malgré son âge, a en partie causé sa mort, les enfants tués par Aziz Aqa ne peuvent rien faire contre les crimes qu’ils subissent. C’est le cas même des enfants de Misanthrope dans un récit humoristique au même titre. Misanthrope, le meurtrier content Misanthrope (1313) appartient à la collection Vagh Vagh Sahab qui rassemble de courts textes souvent humoristiques. Du point de vue du contenu, Misanthrope ressemble au récit mythique d’Ouranos qui tuait ses enfants dès leur première naissance. Au commencement de la création de l’univers, Ouranos, né lui-même de Gaïa ou de la Terre, délirant d'orgueil, se donnait la tâche malsaine de faire disparaître ses propres enfants. Selon Robert Graves dans son ouvrage nommé The Greek Myths: «Ouranos dont le nom est venu pour signifier «le Ciel» semble avoir gagné sa position comme le Premier Père.» (Graves, 1955: 21) Certes, le premier père contre qui la première révolte dirigée par une divinité féminine, Gaïa, a eu lieu. Alors celle-ci, gémissant en son sein a décidé de détrôner le premier qui a commencé à commettre des crimes contre la nature. Gaïa consulta ses enfants et ce fut le grand Cronos, l'un de ses fils, qui accepta de remplacer son père et il y parvint en l'émasculant. Mais, le récit de Hedayat présente un personnage qui, comme son nom le démontre, échappe d’avoir toute relation avec les hommes. Ce dégoût envers les hommes, qui lui paraissent comme «ours et porc» (Hedayat, 1384/2006: 93), entraîne à sa suite sa haine envers ses propres enfants qu’il met dans le chaudron de l’eau bouillante. Le dernier enfant est sauvé grâce à sa mère. Cependant, après vingt ans, lorsqu’il vient chez son père devenu alors vieux, sera battu comme tous les premiers. Ni lui, ni sa femme ni les enfants ne sont désignés par le nom. À part le dernier, le sexe des enfants n’ont pas été indiqué non plus. Au lieu d’employer les expressions comme «donner naissance», l’écrivain emploie péjorativement le mot «produire» un enfant. Tout cela donne un aspect ridicule et absurde à l’infanticide. Il paraît, par ailleurs, que Misanthrope est détecté par une maladie mentale une fois adulte: «au temps où son comportement n’avait pas encore changé, il s’était permis de se marier, mais peu après il a fini par détester sa femme aussi». (Hedayat, 1384/2006:93) Misanthrope commet le dernier infanticide et se sent apaisé de ne plus avoir d’enfant. Contrairement à d’autres récits humoristiques rassemblés dans cette collection, Misanthrope se présente comme une histoire tragique à la fin heureuse pour le père. Ce qui étonne de plus en plus le lecteur, c’est la tonalité de l’auteur qui, nous semble-t-il, ne cache pas sa joie de cette fin triste. Il apparaît qu’il s’accorde lui-même avec les idées de son personnage meurtrier, insensible et inhumain. La mère essaie de sauver son enfant mais son effort aboutit à l’échec car son mari est dépourvu de toute sorte d’affection parentale ou même humaine. Tout est concentré sur lui-même, il se montre orgueilleux, isolé, individualiste et égoïste. Même, l’auteur insiste sur le fait que ses enfants sont des fruits de son désir sexuel et qu’il ne communique sa femme que pour ce seul but. Cette sorte de misanthropie dépasse les analyses psychanalytiques basées sur le complexe d’Œdipe car, ce personnage ne tue pas son enfant considérant qu’il serait son rival dans l’amour porté à la mère, il est totalement dégoûté du genre humain. Misanthrope est le modèle d’un homme autoritaire qui n’a de respect pour personne. Il nous semble qu’il faut analyser les causes de cet infanticide dans les idées personnelles de l’auteur par rapport au genre humain et son existence sur la terre. En effet, «chez Hedayat, il n’y a pas de héros réel et il n’a pas d’espérance définitive en genre humain.» (Katouzian, 1389/2011: 258). Dans son ouvrage qui s’appelle Le Message de Kafka, Hedayat a rédigé: « L’homme est abandonné, il est seul et sans protection. Il vit sur la terre qui n’est pas sa propre place à vivre, il n’a pas de relation affective ou d’attachement sentimental avec son entourage. Et il en est conscient. Son regard et ses comportements confirment qu’il veut cacher ce problème, se situer difficilement dans le monde: mais il sait qu’il y est superflu.» (Katouzian, 1389/2011: 287) Lecteur de Khayyâm, Hedayat croit à la fatalité. Selon Hedayat dans la lettre 23 adressée à Nourâï: «l’école fataliste (…) est la plus raisonnable de toutes les autres. Elle console l’homme, au moins, en lui suggérant que ce qui arrive à l’homme est hors de sa volonté et de ses efforts. À chaque pays, un certain système ou une certaine philosophie convient. En Iran et pour les iraniens, c’est le fatalisme qui fonctionne bien.» (Chahid Nourâï, Pâkdâman, 1379/2000: 100). Et quand le journaliste Bright Bakh lui demande sur le fatalisme, Hedayat répond: «Que faire? Le destin existe. (Farzâneh, t. I, 1988 :328). Outre l’aspect ridicule du comportement du personnage de Misanthrope, c’est la fatalité qui le pousse à éprouver un sentiment d’aversion envers les hommes, les enfants et, par la suite, à commettre l’infanticide: «Que faire? Ce comportement était hors de sa volonté. S’il pouvait, il ne faisait pas ainsi.», nous dit le narrateur. Ainsi, le désir de détruire sa lignée, la détestation de l’enfant et d’enfanter, la misanthropie fatale, l’aversion pour le genre humain sont à l’origine de l’infanticide dans cette histoire de Hedayat. Le poids de la société et l’autorité de l’homme contre la femme La situation de la femme dans ces histoires, peintes par Hedayat, est très fragile. Selon M. Ghorbani, qui a consacré un chapitre de son œuvre à la question de la femme chez l’écrivain: «Hedayat met en scène, d’une part l’amour et le sacrifice de la femme, et de l’autre, sa trahison et son hypocrisie» (Ghorbani, 1374/ 1995: 115). Bagheri relie cette attitude chez les personnages féminins de Hedayat aux problèmes sociaux. En effet, à l’époque où vit l’auteur, le mariage est une question très importante dans la famille iranienne. La coépouse n’a pas de véritable place dans la famille. Dans Talab- e Amorzesh, la deuxième épouse est apparemment heureuse, mais son mari a l’intention de divorcer d’elle quand elle donnera naissance à un enfant. Bien qu’elle ait mis des fils au monde, elle est toujours menacée de divorce. Dans cette société, la femme est la mère, la fille, la sœur ou bien la coépouse. Elle n’a d’autres rôles à jouer dans la société que de se marier au maximum avant 18 ans, et de donner naissance à des enfants et plutôt à des fils. Si elle met au monde un fils, elle sera plus appréciée de tout le monde notamment de son mari. Sinon, elle sera déçue et isolée. La fille célibataire sera méprisée par les autres. Ainsi, dans Abji khanoum, le plus grand souhait de la famille est de marier sa fille et le grand problème, c’est que personne ne demande la main de sa fille. Dans le monde clos d’Abji khanoum, la seule motivation pour la vie, c’est de trouver un mari et ensuite d’être à son service. Il n’y a aucune autre raison de vivre pour les filles. Les femmes sont les victimes des contrats sociaux et les superstitions. Tout cela entraîne l’infanticide. D’ailleurs, qu’un homme ait deux épouses à la fois et qu’il les garde dans une même maison, n’est pas considéré comme un défaut dans la société. En revanche, qu’une fille, comme Abji Khanoum, reste célibataire jusqu’à l’âge de 22 ans ou qu’une femme soit stérile, ce sont des défauts très graves et impardonnables. La femme de Talab-e Amorzesh n’a qu’à supporter outre la coépouse, la présence de l’enfant de celle-ci dans sa maison. Elle est privée de l’amour de son mari et débordée de l’aversion envers sa coépouse. Son mari fait semblant d’aimer la coépouse et promet à sa première femme de divorcer de la deuxième dans l’avenir, bien que la deuxième donne naissance à trois enfants. Cette situation insiste sur l’égoïsme de l’homme qui trahit les deux femmes à la fois. La première femme qui est stérile, elle aussi, a peur de divorcer de son mari. Les femmes dans les deux histoires sont mentalement seules. Personne ne les protège, ni la mère, ni le mari ni le père. Elles n’ont pas de confident à qui ouvrir leur cœur. Par ailleurs, sans protection financière du mari, elles ne peuvent pas survivre. Ainsi, le poids des croyances populaires de la société est tellement fort qu’une fille célibataire de 22 ans se croit déjà «vieille», qu’une mère oublie son amour maternel dans Abji Khanoum ou qu’on fait d’une femme très croyante une meurtrière dans Talab-e Amorzesh. Dans ces deux dernières histoires, l’atmosphère de la famille et de la société, peinte par l’auteur, est très traditionnelle. De ce point de vue, Guerdab se montre plus moderne. La femme de Homayoun, Badri, ne souffre pas des menaces de la stérilité ou de la présence de la deuxième épouse. Toutefois, elle se voit fragile devant les accusations cachées et évidentes de son mari. En fait, non seulement Homayoun l’appelle traîtresse, mais aussi ses pensées troublées, après le suicide de son ami, réduisent Badri à un être méprisable devant ses yeux. La raison en est qu’elle ne se montre pas vraiment triste et en deuil à cause de la catastrophe survenue: «Il détestait sa femme qui était devenue matérialiste, raisonnable et vieille. Une femme qui ne pensait qu’à la vie et l’argent et qui ne voulait pas se donner la peine d’être triste.» (Hedayat, 1383/ 2004: 32) L’autorité, la violence et l’indifférence à l’égard de son enfant se présente lorsqu’il dit à lui-même: «Est-ce que son enfant vaut mieux que son ami dans le monde? Jamais! Est-ce qu’on ne devait pas regretter la mort de Bahram? Est-ce qu’il aurait un ami comme lui dans le monde?» (Hedayat, 1383/ 2004: 32) L’indifférence de Homayoun arrive à son apogée quand il reçoit la lettre de Bahram. Il se met en colère, considère tout d’un coup l’ami, qu’il croyait unique, comme un traître et ne dit rien comme réponse à sa femme qui proteste: «J’ai supporté toute sorte de malheur chez toi, quand tu étais loin de la maison et que tu étais tombé amoureux d’une russe... tu m’accuse de trahison et tu me dis que mon enfant ressemble à Bahram... je ne demeure plus même une seule minute chez toi...» (Hedayat, 1383/ 2004: 31) Cette attitude est, certes, le résultat de l’orgueil de Homayoun et de son comportement irréfléchi. Lui, qui loin de la maison s’était donné la permission d’avoir des relations amoureuses avec d’autres femmes sans prendre en considération sa femme et son enfant pendant trois ans, accuse en quelques secondes, son meilleur ami et sa femme fidèle de trahison et à la fin, il cause la mort de sa petite fille. Même la fin du récit ne présente pas Homayoun comme un homme repenti, il est en désordre mental et quitte la ville pour une destination non-déterminée. Toutes ses paroles et ses comportements prouvent son orgueil et sa fierté. Il est un homme qui a exercé son autorité sur ses proches et au prix de la vie de ses proches. En ce qui concerne le récit intitulé «Misanthrope», l’auteur décrit un homme qui n’est même pas aimé de lui-même, qui est dégoûté par les autres et qui déteste les humains, même sa femme et ses enfants: «Il y avait une fois un homme nommé Misanthrope, Il n’aimait personne comme le malade qui déteste la soupe, Dès qu’il voyait un homme de loin, Il s’enfuyait pour ne pas croiser l’humain, (...) Au temps où son comportement n’avait pas changé, Il s’était permis de se marier, Mais peu après il détestait sa femme aussi, Il vivait séparément d’elle, Et ne la voyait que pour des causes sensuelles (...)» (Hedayat, 1384/2006: 93) Sa haine l’emporte à détruire tout et à faire mourir ses enfants. Comme nous avons déjà expliqué, il va tuer tour à tour ses enfants et même le dernier qui a agrandi loin de lui. Égoïste et autoritaire, il garde sa femme, bien qu’il la déteste, pour satisfaire ses désirs sexuels et ne garde pas les enfants. Bien que Misanthrope déteste tous les hommes, il ne se permet pas de gêner les autres mais considère l’infanticide comme son droit naturel et permis et il en est même très content. L’infanticide est trop limpide dans ce récit. Mais, la cause du comportement de ce personnage, qui déteste lui-même trouve sa racine, comme nous avons déjà expliqué, chez l’auteur et son pessimisme à l’égard de la vie. Conclusion Nous avons analysé quatre récits dans lesquels l’infanticide est présent.Dans Talab-e Amorzesh et Misanthrope, il s’agit du meurtre des nouveau-nés et les personnages commettent consciemment le meurtre, alors que dans Guerdab et Abji Khanoum, l’infanticide est indirect. Dans ces récits de Hedayat, nous observons le même triangle des éléments de l’infanticide que dans la littérature mythologique. Dans trois de ces récits, la question de l’infanticide ne s’enracine pas dans les conflits et les tensions existentiels des personnages. Ainsi, contrairement à ce que nous pouvons observer dans les autres œuvres de Hedayat qui sont hantées par la mort, le suicide ou le meurtre des personnages principaux, l’infanticide dans ces récits n’est pas liée à une cause intérieure, mais extérieure et imposée par la famille, par la société, par le destin. Le Misanthrope se montre différent de ce point de vue. Il est influencé des pensées pessimistes de l’auteur sur la vie et l’absurdité de l’existence de l’homme sur la terre. En général, l’infanticide soit direct soit indirect, n’est pas considéré comme un défaut chez Hedayat. Il résulte du malheur, des douleurs et du destin tragique. Dans les récits classiques persans, c’est l’aspect tragique de l’infanticide qui importe. En effet, l’infanticide constitue leur dénouement inévitable. Mais dans les récits de Hedayat, c’est l’aspect culturel de l’infanticide qui l’emporte sur les autres. À travers l’infanticide, c’est toujours le réalisme et les traditions populaires et folkloriques d’une société que Hedayat dépeint. L’infanticide ne vient pas de la profondeur de l’existence mais des éléments culturels, sentimentaux ou idéologiques. | ||||
مراجع | ||||
Références
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Katouzian M. (1389/ 2011). Hedayat Du mythe à la réalité. Téhéran: Tarhe No. | ||||
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