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Le mythe du Phénix dans les poèmes de Nima Youchij et de Guillaume Apollinaire | ||
Revue des Études de la Langue Française | ||
مقاله 1، دوره 7، شماره 2 - شماره پیاپی 13، مهر 2015، صفحه 1-12 اصل مقاله (472.69 K) | ||
نوع مقاله: Original Article | ||
شناسه دیجیتال (DOI): 10.22108/relf.2636.20936 | ||
نویسندگان | ||
Tahereh Khameneh Bagheri* 1؛ Farideh Alavi2 | ||
1Chargée d’enseignement à l’université Ferdowsi de Mashhad/ Doctorante à l’université de Téhéran, Téhéran, Iran | ||
2Maître de conférences à l’université de Téhéran, Téhéran, Iran | ||
چکیده | ||
Le Phénix est l’une des figures mythiques antiques qui se présente, de plus en plus, non seulement, dans la littérature mais aussi dans l’art et le cinéma contemporains. Ainsi, le Phénix ne représente-t-il pas uniquement un être grec ou égyptien, spécifique à l’espace hellénique. Il pourrait, par le phénomène de l’interculturalité, se présenter dans la plupart des cultures et des civilisations. Ce présent article a donc pour objectif d’étudier ce mythe ancien dans les poèmes de deux poètes du XXe siècle: Nima Youchij et Guillaume Apollinaire. Au cours de cette étude, nous essayerons d’abord de montrer l’influence que le symbolisme a exercé sur eux, ensuite, nous étudierons la reprise du mythe du phénix par ces deux poètes, et finalement nous nous occuperons d’une analyse de leurs poèmes concernant ce mythe selon une approche thématique et structurale. | ||
کلیدواژهها | ||
Nima Youchij؛ Guillaume Apollinaire؛ symbolisme؛ Phénix؛ influence littéraire | ||
اصل مقاله | ||
Introduction «La littérature comparée est l’art méthodique, par la recherche de lien d’analogie, de parenté et d’influence, de rapprocher la littérature d’autres domaines de l’expression ou de la connaissance, ou bien les faits et textes littéraires entre eux, pourvu qu’ils appartiennent à plusieurs langues ou plusieurs cultures, fissent-elles partie d’une même tradition, afin de mieux les décrire, les comprendre et les goûter». (Brunel, 1996: 150) Prenant en compte cette théorie de Pierre Brunel, expert en littérature comparée, cette présente étude s’intéresse, outre au mythe du Phénix, à l’un des domaines de la littérature comparée: L’influence littéraire et le lien d’analogie. Par le biais de cette étude, nous montrerons l’influence que peut exercer une littérature sur une autre ou bien l’influence d’un auteur sur un autre. Depuis la nuit des temps, il y avait et il y a toujours un rapport réciproque entre la littérature et plus particulièrement entre la poésie de différentes nations. Se référant au propos de Machalski, l’auteur de l’ouvrage La littérature de l’Iran contemporain, on remarque que l’influence de la poésie française sur la poésie persane et notamment sur les poèmes de Nima, sans nul doute, était décisive. Selon lui «la poésie française laissa une empreinte profonde sur tout l’art poétique de Nima». (Machalski, 1967: 166) Ce qui révèle l’inspiration littéraire de notre pays de la poésie française et qui permet d’appeler la période de Nima, «non sans raison, l’époque de la littérature française en langue persane». (Machalski, 1967: 166.) Les échanges littéraires existent sous différentes formes et il n’y a pas de création littéraire sans influence littéraire et ces influences pouvant être exercées par des entités de diverses natures qui peuvent jouer isolément ou se combiner. L’initiation de Nima à la langue française et sa connaissance des poètes iraniens et étrangers lui ont ouvert une nouvelle voie et il a réussi à apporter à la nouvelle génération une forme artistique qui n’existait pas auparavant dans la littérature persane, ce qui témoignerait l’effet de cette influence littéraire. Dans cette recherche, nous allons tenter, tout d’abord, d’analyser le symbolisme de Nima et d’Apollinaire et de préciser leurs visions du monde, ensuite d’étudier la reprise du mythe du phénix dans leurs œuvres. Se posant la question s’il y a des divergences et des convergences dans la reprise de ce mythe antique dans les poèmes de ces deux poètes modernes, nous les étudierons selon une approche thématique et structural. Le poème Ghoghnous de Nima Youchij et les trois poèmes de Guillaume Apollinaire à savoir Le Brasier, La Chanson du Mal-Aimé et la Zone font l’objet de cette étude. L’influence du symbolisme sur Apollinaire et Nima Le symbolisme est un courant littéraire et artistique qui se fait jour non seulement en France mais en Belgique vers 1895, en réaction au naturalisme et au mouvement parnassien. Dans la littérature française, Baudelaire est considéré comme le fondateur de ce mouvement et il a été suivi par Mallarmé, Rimbaud et Verlaine. Le symbolisme est avant tout un courant de pensée, reposant sur la conviction que le monde réel n’est fait que d’apparences et qu’il existe une autre réalité, plus mystérieuse et plus complète. Le symbole doit donc permettre de représenter concrètement l’abstrait, l’invisible, il doit être une passerelle pour atteindre cette réalité, ou tout du moins en donner une idée. Appartenant au courant symboliste, Apollinaire est une figure emblématique du début du XXe siècle. Influencé par la poésie symboliste dans sa jeunesse, affecté par ses amours malheureux et son expérience douloureuse de la guerre, il s’est donné à renouveler les formes classiques de la poésie et a ouvert la voie de la modernité poétique, en l’occurrence au surréalisme. On loue dans ses poèmes, l’authenticité et la pureté d’une poésie où se révèle une sensibilité profonde et discrète. C’est lui qui inventa le terme «surréalisme», et révéla très tôt une originalité qui l’affranchit de toute influence d’école et qui fit de lui un des précurseurs de la révolution littéraire de la première moitié du XXe siècle. Il est considéré comme le plus grand et le plus original des poètes qui ont cherché la rénovation de la poésie en France au début de ce siècle. L’influence qu’a exercée son livre, Alcools, sur toute la poésie française et étrangère de cette première moitié du siècle, n’est comparable à aucun autre livre de cette époque, et il n’est pas certain que cette influence soit épuisée. Ce recueilvoit le jour en avril 1913, avec le sous-titre de «Poèmes 1898-1913». Cette période de composition va de la fin du symbolisme à l’affirmation de «L’esprit nouveau» et à la veille de la Première Guerre Mondiale. Un recueil poétique tel qu’Alcools, laisse le lecteur de passer en revue une grande partie de l’itinéraire d’une vie. Apollinaire lui-même considère chaque poème d’Alcools comme la commémoration d’un événement de sa vie. Toutes les inspirations d’Apollinaire se trouvent réunies dans ce recueil, du symbolisme de sa jeunesse aux vers de la modernité. Apollinaire est également le poète des mythes. En mêlant les mythes, il reproduit les données de sa propre histoire, embellit l’expression de la souffrance en l’inscrivant dans une culture plus large et plus universelle. Il s’assimile au Christ, au larron, à Merlin mais aussi au Phénix s’interrogeant sur l’énigme de sa propre identité et sur ses difficultés relationnelles. La Chanson du Mal-Aimé qui ressasse la peine de la vie, est l’un des poèmes les plus audacieux d’Apollinaire. Grâce à l’art, le regard du poète, chargé de mélancolie, se tourne vers l’avenir. Etre poète amène le mal-aimé à changer son existence: il choisit de refaire sa vie à travers la poésie. La vie recomposée devient littérature, le passé est enterré mais renaît poème. La poésie n’est donc pas seulement un tombeau où se recueillent les images de mort; grâce à elle, comme le Phénix qui sert d’emblème au «Brasier», Apollinaire peut enfin revivre, «mais plus profondément apollinaire qui se revendique par son nom comme fils du soleil, a voulu faire de ce mythe le privilège divin qu’a le poète de s’engendrer lui-même par sa propre écriture. Célébrant "le phénix ce bûcher qui soi-même s’engendre" il jette au feu son passé biographique de fils sans père pour resurgir père de lui-même». (Miguet, 1994: 1126) Apollinaire s’identifiant au Phénix, aspire à un renouvellement ou à une renaissance dans une autre vie, avec une autre identité. Cette figure médiévale lui permet de renaître. Le poète devient lui aussi phénix. Il est porteur du soleil: «Et porteur de soleils je brûle au centre de deux nébuleuses». (Apollinaire, 1965: 200) C’est ce lien avec le feu qui l’épargne de la dégradation apollinairienne ou c’est son caractère renouvelé. D’après les propos de Machalski, cités plus haut, la poésie française a eu, sans aucun doute, une influence décisive sur les poèmes de Nima. «L’influence de la poésie décadente française était trop forte pour que Nima puisse s’ancrer solidement dans la réalité sociale de l’Iran d’alors et la refléter d’une manière réaliste dans son œuvre poétique» (Machalski, 1967: 175). A côté des scènes réalistes, claires et faciles à comprendre se trouvent des scènes embrumées, aux contours imprécis, qui recèlent une pensée peu compréhensible dans une nébuleuse de paroles et de style, comme ce que l’on constate dans le poème de Ghoghnous. À l’époque de Nima, les gens vivaient sous le despotisme de Rézâ Châh. Ils n’avaient ni liberté, ni droit, ni espoir. Dans une telle situation, «les poètes et les écrivains pour révéler des âmes plongées dans la terreur et l’obscurité de la censure, ils choisirent un langage symbolique, un langage qui existe déjà depuis des siècles dans la littérature persane, un langage adressé aux initiés, un langage qu’on peut voir chez beaucoup de nos grands poètes.» (Dâdvar, 2002: 145) Et c’est ainsi que le symbolisme en tant qu’un mouvement littéraire apparaît dans la littérature persane. Vers la fin des années trente, la poésie de Nima et son style recherché perd sa simplicité et sa clarté et «devient de plus en plus intellectuelle en employant des symboles et des allégories souvent difficiles à déchiffrer» (Machalski, 1967: 176). La plupart des efforts pour changer l’art moderne au point de vue esthétique et rhétorique ont pour l’origine le symbolisme. Le symbolisme, sous tous ses aspects, rend la poésie compliquée. Parfois les poètes symbolistes vont plus loin et au lieu de reprendre les symboles nationaux et conventionnels, connus de tout le monde, ils font entrer dans leur poésie des symboles individuels se dégageant de leur imagination. Si l’on veut classer Nima dans un mouvement artistique, sans aucun doute, il faut le considérer comme un symboliste social. Il faut signaler que toutes les caractéristiques du mouvement symboliste européen ne se voient pas dans la poésie de Nima; et s’il est considéré comme un symboliste c’est seulement pour la qualité des images qu’il choisit pour ses poèmes. Il avait une grande tendance à écrire des poèmes compliqués. Selon Nima, pour créer un changement considérable dans la poésie, les relations intérieures des éléments constitutifs du poème doivent être changées et le devoir du poète est d’observer avec précision. Deux poètes innovateurs et leur vision du monde Ce qui est le plus important chez Nima et Apollinaire c’est leur nouvelle vision ou bien leur nouveau regard sur le monde. C’est ce regard qui a causé les innovations chez ces deux poètes et les a poussés vers les frontières nouvelles. C’est ce nouveau regard qui a changé les thèmes et les idées précédents, et en conséquence, le langage et la forme. Il s’agit donc d’un changement considérable dans la création poétique qui trouvait ses racines, il faut le reconnaître, dans les écrits des auteurs occidentaux et plus particulièrement dans ceux des symbolistes français de la fin du XIXe siècle. Ces deux poètes sont les inventeurs de la poésie nouvelle en France et en Iran. Nima et Apollinaire ont une vision plutôt négative du monde. Le symbolisme français, l’expressionnisme et le surréalisme laissent leur empreinte sur la poésie de Nima. Il est à la recherche d’un autre monde où il puisse atteindre ses souhaits. Il cherche à s’éloigner des chagrins et des douleurs. Contrairement à Apollinaire, il a un regard différent sur l’art et plus particulièrement sur la poésie. Selon lui, un poète doit être engagé; son devoir est d’incarner les souffrances sociales et d’aborder les problèmes de sa société. La poésie nimaïenne a donc un aspect moral. Pour les symbolistes comme Apollinaire, l’art n’a pas une finalité politique et sociale. Il n’y a aucun doute sur l’inspiration de Nima des symbolistes français comme Baudelaire. La grande différence entre Nima et ces symbolistes c’est qu’en utilisant les symboles et les mythes, il essayait de ne pas suivre la complexité de parole des symbolistes du XIXe siècle; mais faisait plutôt attention à leur aspect social. Nima, l’élu de sa génération, est considéré comme le défenseur des gens opprimés par la tyrannie en Iran. Ainsi, par le moyen de ses poèmes, s’empare-t-il de la réalité dans le but de se montrer opposant à toute injustice et inégalité sociales et c’est pour cette raison qu’il recourt aux symboles. Avec une écriture masquée par les symboles, pour échapper à la censure, il déplore le totalitarisme et la tyrannie de son époque. Donc, la poésie symbolique nimaïenne est une poésie engagée. A cause de cet engagement, il se voit parfois obligé, pour exprimer ses pensées, de recourir à l’ambiguïté, et bien évidemment cette ambiguïté est artistique qui «dans l’œuvre d’art et surtout dans la poésie découle de la profondeur de la pensée de l’artiste, et cette ambiguïté sera plus forte si cette pensée est plus profonde.» (Servat, 1377) Recourir aux symboles est une échappatoire pour le poète pour exprimer ses états d’âme, ses pensées et ses idées. Il préfère employer un langage plutôt incompréhensible. Dans les poèmes de Nima, l’homme en conflit se manifeste sous la forme des symboles de la nature. La nature, les animaux et surtout les oiseaux occupent donc, dans la poésie nimaïenne, une place primordiale et «les oiseaux pour leur diversité physique naturelle sont, chez Nima, la source la plus importante de symbolisation» (Hamidiân, 2004: 191) car ce dernier se trouve dans une situation défavorable comme des oiseaux emprisonnés dans une cage souhaitant s’en échapper et voler dans le ciel de la liberté. Dans l’œuvre de Nima, il y a deux sortes d’oiseaux: oiseaux pernicieux qui portent le malheur (le hibou, le corbeau,…) et oiseaux bénéfiques qui portent le bonheur et de la victoire (oiseau d’Amen, le coq, …). Ghoghnous Ghoghnous (Le Phénix) est le grand tournant dans la poésie libre de Nima. Il est l’un des oiseaux mythiques dans la poésie nimaïenne qui représente bien l’intérêt porté par le poète pour les mythes. «C’est un oiseau bien coloré qui se met au sommet du bois, commence à chanter et à s’enivrer en agitant les ailes. Il se fait lui-même son bûcher de bois; il bat des ailes au-dessus pour l’allumer; il s’y consume enfin et il naît un testicule de sa cendre, d’où il se crée un nouveau phénix. Cet oiseau n’a pas de pair et c’est de lui qu’on a appris la musique». (Shahrestâni, 2004: 176) Il est important de dire que la relecture du mythe du Phénix par Nima n’est pas une approche gratuite; elle poursuit toujours un ou plusieurs motifs. Autrement dit, à travers le mythe du Phénix, notre poète met en scène les idées approfondies et, en se servant de ce cadre archaïque, il retrace sa propre histoire ou l’histoire de son époque. Quoiqu’on dise que la nouvelle poésie en Iran commence avec le poème d’Afsâneh, c’est avec Ghoghnous (Le Phénix), composé en 1937, qu’une véritable révolution est créée dans la poésie contemporaine persane; et ce que l’on appelle «la poésie nimaïenne» est née et qui fut à l’origine d’un bouleversement de fond à comble dans la poésie persane. Le Phénix est un poème sans rime et sans une métrique fixe. Il illustre les efforts de son poète en quête de nouveauté tant sur le plan thématique que formel. Cet oiseau légendaire représente l’image de Nima dans la poésie persane contemporaine. La poésie classique persane pourrait ainsi être considérée comme le mythe du phénix. Une poésie qu’en se disparaissant donna naissance à une poésie nouvelle, conforme aux exigences des temps nouveaux. Et c’est Nima qui se donna la peine d’assumer cette charge et parvint à concrétiser son idéal, sans compter qu’il fit face avec audace aux critiques des sévères partisans du purisme formel et des thématiques anciennes et souvent figées; l’audace a fort heureusement été payante, pour faire de Nima le chantre du progressisme persan en matière de poésie. Le phénix est un double du poète; il ne veut pas passer une vie inutile et stérile, vouée à boire, à manger et à dormir: Il trouve indigne la vie qui passe Comme celle des oiseaux À manger, à dormir (v. 33-35) Le phénix se fait cendre afin que ses petits naissent de ses cendres et poursuivent son chemin: Du tas de cendres de son corps Naissent ses poussins (v. 48-49) Nima se révolte contre la versification classique et se veut à l’origine d’une nouvelle langue pour la poésie. En fait l’originalité de Nima ne se limite pas à l’ébranlement de la métrique traditionnelle. D’après Shâpour Jorkèche, il a établi une nouvelle vision, «meydân-é did-é tâzé» (Jorkèche, 2006: 98) selon les propres termes du poète qui, à son tour, est capable de changer la vision traditionnelle du lecteur. Les poèmes d’Apollinaire Le passé du poète, mais aussi celui de l’humanité, est représenté par le biais des mythes, nombreux dans les poèmes d’Apollinaire. Les sources de ces mythes sont très diverses (la Bible, les contes populaires, les légendes gréco-latines, orientales, celtiques, germaniques, etc.) et favorisent, par leur originalité et leur étrangeté, la beauté mystérieuse et nostalgique qui se dégage d’Alcools. Apollinaire a été un grand lecteur de littérature médiévale, mais ces souvenirs ont une force intense, car ils sont portés par la souffrance du poète. La lecture d’Alcools laisse l’idée d’un foisonnement thématique qui rend compte de la complexité du réel. Une des innovations poétiques d’Apollinaire vient de l’importance prise par le monde moderne dans les textes. Le poème Zone nous jette à plein au cœur de la mythologie d’Apollinaire, où coexistent tradition et revendication de modernité. L’incipit de Zone apostrophe la Tour Eiffel, symbole de la modernité, sa construction datant de 1889. Apollinaire fait entrer l’architecture moderne dans ses poèmes et choisit les aspects prosaïques de la ville. Les moyens de transport (voitures, autobus, avions tramways,…) apparaissent à maintes reprises. Une richesse thématique donne à ce recueil plus de fascination. C’est une richesse qui apparaît dans les comparaisons, les images, les métaphores et particulièrement dans l’allusion à des personnages mythologiques et historiques qui disent beaucoup sur la culture et les vastes connaissances d’Apollinaire. Un autre trait distinctif dans le recueil qui attire l’attention dès le début, c’est l’absence de la ponctuation qui laisse libre cours à toutes les interprétations possibles ce qui affirme encore une fois le désir du poète de donner plus de liberté à ses vers et aussi plus de singularité à sa personne. Les poèmes de notre étude prouvent bien ce fait. Aucun signe de ponctuation ne se constate dans les trois poèmes de notre corpus. Pour n’en donner qu’un exemple, dans cette première strophe de "Le Brasier": J’ai jeté dans le noble feu Que je transporte et que j’adore De vives mains et même feu Ce Passé ces têtes de morts Flamme je fais ce que tu veux Le mythe du Phénix est présent, implicitement ou explicitement, dans trois poèmes d’Apollinaire à savoir: La Zone, Le Brasier et La Chanson du Mal-Aimé.
Les caractéristiques thématiques et structurales Dans la littérature comparée, quand il est question de l’influence d’un auteur sur un autre, il ne s’agit pas seulement de mentionner les ressemblances et les différences existant entre leurs œuvres. Ce qui importe dans ce genre d’étude, c’est que le poète, au cours de la création de son œuvre, en prenant modèle des autres, doit atteindre une sorte d’authenticité dans son œuvre; autrement dit, bien qu’il imite mais cette imitation doit être accompagnée de créativité et d’innovation dans son travail. En ce qui concerne Nima, il était bien conscient dans son imitation des auteurs et des poètes occidentaux. Prenant connaissance des méthodes du romantisme, du réalisme et du symbolisme et surtout des poèmes de Verlaine, de Rimbaud et de Mallarmé, il s’est mis au courant des changements qui se produisaient dans la poésie française. Par la suite, il a donné une nouvelle forme à la poésie traditionnelle persane et a entrepris un nouveau bouleversement au sein de cette poésie. Nima, comme nous l’avons déjà dit, n’était pas un simple imitateur de l’Occident, son imitation était accompagnée d’innovation et de créativité d’autant plus qu’il connaissait parfaitement les conditions dans lesquelles se trouvait la poésie persane. Il est toujours resté fidèle aux faits intellectuels et culturels de son pays. Essayant d’analyser les poèmes de ces deux poètes, par une étude thématique et structurale, nous aborderons les divergences et les convergences entre leurs poèmes: - Nima et Apollinaire, dans leurs poèmes, s’identifient au Phénix. Ils recourent à ce mythe pour exprimer leurs états d’âme et également pour atteindre leurs idéaux et leurs souhaits. - Par le biais du Phénix, cet oiseau légendaire, ces deux poètes expliquent leurs souffrances et leurs douleurs mais de deux manières différentes: Nima aborde les chagrins de son peuple et Apollinaire parle de ses propres tristesses. Dans son poème, Nima parle d’un oiseau solitaire, resté seul et erré par les coups de vents froids, sévères et durs du temps: Celui que les vents froids ont réduit à l’errance Est posé seul (v. 2-4) et Il combine les gémissements égarés (v. 6). Nous pouvons considérer l’isolement et la solitude du poète comme une raison pour son incompatibilité avec son milieu social et son incapacité de communiquer avec cette société. La consumation de l’oiseau, représente la distance que prend le poète par rapport à sa société et à son milieu social. Mais de ses cendres, naissent d’autres oiseaux et ainsi les chagrins et les douleurs qu’endure le poète ne restent pas sans conséquence. Puisqu’après lui, une nouvelle génération s’éveille et continue son chemin et ses pensées. Apollinaire, comme Nima, est solitaire et souffre également mais ce qui le rend triste et malheureux c’est la douleur et le chagrin que lui imposent ses amours. Chaque fois qu’il est rejeté par une de ses bien-aimées, il souffre, il s’isole mais en rencontrant une autre femme, il a l’impression de renaître et que sa vie est renouvelée: […] et ma vie renouvelée Ses flammes sont immenses. (Le Brasier, v. 39-40) Apollinaire s’identifiant au Phénix, aspire à un renouvellement ou à une renaissance dans une autre vie, avec une autre identité à moins qu’il ne soit rejeté par les femmes, par la société et par lui-même. - Contrairement à Apollinaire, le poème de Nima a un aspect politique et social et montre implicitement la situation des gens de son pays qui se transforme en enfer: Cette voix chantante Fixe des yeux d’aigle Sur ce lieu lumineux Un brasier si brûlant Qu’il en devient Enfer (v. 33-39) Ce poème représente la tyrannie de l’époque de Nima,ilreprésente aussi la vision désolante et négative du poète de la situation: Depuis que le jaune du soleil blafard Hésite sur les vagues (v. 11-14) Il parle de l’atmosphère empestée. En effet, la "pierre" est le symbole du silence, de la dureté et d’inflexibilité. Le silence représente le despotisme. Là où il n’y a aucune plante, la vivacité et la fraîcheur ne se font pas jour: A l’endroit où l’on ne trouve ni plante ni souffle de vie Et dont les pierres se fissurent au soleil (v. 26-27) - Apollinaire dans l’un de ses poèmes, Zone, prend plutôt l’aspect formel du mythe. L’image du Phénix, placée en tête du recueil, prend alors tout son sens. On retrouve ici l’idéalisme médiéval: chaque forme dissimule un secret. Cet oiseau mythique «[…] ce bûcher qui soi-même s’engendre (Apollinaire, 1965: 34) est présent dans le spectacle aérien de l’avion pour témoigner de la capacité de la nouvelle découverte. Tous les oiseaux, réels ou fictifs, réduits à l’impuissance «Fraternisent avec la volante machine» (Apollinaire, 1965: 34) Dans ce même poème, le Phénix est associé au Christ, mais un Christ moderne qu’on voit monter au ciel comme un avion: C’est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche C’est le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs Il détient le record du monde pour la hauteur (Zone, v. 39). Dans La Chanson du Mal-Aimé, Apollinaire compare son amour, qui émerge sitôt immergé, au «[...] beau Phénix s’il meurt un soir» (Apollinaire, 1965: 35) le lendemain «[…] voit sa renaissance». (Apollinaire, 1965: 35) Le poète lui-même s’identifie au Phénix dans la mesure où il renaît après avoir été brûlé: «Voici le paquebot et ma vie renouvelée». (Apollinaire, 1965: 158) Le poète devient, lui aussi, Phénix. Dans ce poème, il s’agit plutôt des amours du poète. Chaque fois qu’il fait la connaissance d’une nouvelle femme, il a l’impression que sa vie a été renouvelée. Le phénix y est le «symbole aux amours du poète, perdues puis retrouvées grâce à l’écriture.» (Barre, 2001: 20) - Les poèmes de notre étude, où le thème de la mort est fréquent,représentent un parcours de mort et de renaissance. Ainsi, Apollinaire confronte la mort et la vie, et arrive même à les faire cohabiter, afin de nous transmettre cette idée de mort et de renaissance par la juxtaposition d’éléments appartenant à ces deux aspects différents. Un de ces éléments est la disparition que tous les êtres et les paysages y tendent dans l’univers poétique d’Apollinaire. Mort et renaissance ou mort et vie sont des éléments mythiques qui sont symbolisées également par le Phénix et vont ensemble dans les poèmes d’Apollinaire, d’où dans La Chanson du Mal- Aimé (v.113-117): Et je chantais cette romance En 1903 sans savoir Que mon amour à la semblance Du beau Phénix s’il meurt un soir Le matin voit sa renaissance. Pour Nima, la mort n’est pas le dernier terme, elle est un passage, c’est-à-dire la condition d’une renaissance et d’une résurrection possible. Dans le phénix de Youchij, il est inadmissible de vivre comme les autres oiseaux, seulement «à manger et à dormir» ou de mourir comme eux. Sa conception de la vie est différente des autres. Il décide donc de s’envoler vers une petite flamme rouge, devenant ensuite un grand feu. «Ivre de ces souffrances», il se jette au feu et s’immole pour que de ses cendres naissent ses petits. Le phénix accepte ainsi volontairement la mort, pour lui la mort n’est pas la fin mais le début, car il est conscient que de ses cendres naissent d’autres phénix, comme lui-même qui est né des cendres d’un autre. Le Phénix est donc entre un va et vient qui va de la vie à la mort et de la mort à la vie. Du tas de cendres de son corps Naissent ses enfants (v. 30-40). Le cycle de la nuit et du jour que représentent souvent les poèmes de Nima et d’Apollinaire, est un cycle de mort et de renaissance. Pour eux, la nuit va avec la mort et le jour avec la naissance et la renaissance. La nuit représente la souffrance, le chagrin et le désespoir tandis que le jour désigne la joie, le bonheur et l’espoir. Toutefois leur espoir et leur matin si beau (v. 31). La notion de nuit pour Nima montre, non seulement son désagrément mais aussi son désespoir, causés par les événements politiques et sociaux. Nima, en répétant le thème de la nuit nous montre la société de l’époque, enfoncée dans l’obscurité d’un despotisme et totalitarisme absolu. Dans Ghoghnous, il parle d’une nuit épouvantable en employant l’expression «Au clair et à l’obscur de cette longue nuit» et «les deux gros yeux du soir». Assurément, à la suite de la nuit obscure, pour Nima, c’est le jour rayonnant sur l’espoir et le bonheur de l’homme, c’est comme à la suite de la mort il y a la renaissance. Du tas de cendres de son corps Naissent ses enfants. - Le phénix représente également le thème de l’amour dans les poèmes d’Apollinaire et de Nima. Ce thème, dans les poèmes de nos deux poètes, se lie alors au thème de la mort. Dans l’épigraphe da La Chanson du Mal-Aimé, le poète montre que le Phénix et l’amour sont semblables: Que mon amour a la semblance Du beau Phénix s’il meurt un soir Le matin voit sa renaissance. ou L’amour est mort j’en suis tremblant (v.92- 95), Le Phénix, ce oiseau mythique, fait renaître l’amour, mais en le purifiant par un feu libérateur: «le bûcher divin». (La Chanson du Mal-Aimé) Mais quand l’amour ne se réalise pas, le Mal-Aimé souffre et constate la mort des dieux: le grand Pan l’amour Jésus-Christ sont bien mort […]. (La Chanson du Mal-Aimé, v. 87-88). En effet, cet oiseau dans le poème de Nima est le symbole de la solitude, de l’unicité, de la continuité et de la pérennité des générations à venir. Il est également le symbole du sacrifice, du dévouement et de l’amour; de son amour envers son peuple sous la tyrannie et le despotisme du gouvernement de l’époque. Le Phénix de Nima est différent de celui qu’a connu la littérature persane, il est le mythe de l’amour pour le peuple et des souffrances qu’il endure en raison de ne pas être entendu, et non pour des chagrins que l’on supporte pour atteindre la vérité. S’identifiant à cet oiseau légendaire, il se sacrifie, par son amour, pour que naissent après lui des poètes qui continuent son chemin. Il meurt pour que les autres puissent vivre et poursuivre ses idées: Le vent souffle bien fort, et l’oiseau est consumé Du tas de cendres de son corps Naissent ses enfant.(v. 47-49). - L’élément du feu est symbolisé par le Phénix qui est considéré comme l’oiseau du feu. Du point de vue symbolique général, le Phénix renvoi au feu qui demeure un élément fondamental en raison de sa signification et de son rôle. Le feu représente l’action fécondante, la purification et la régénération. Gaston Bachelard dans le premier chapitre de son livre Les Fragments d’une poétique du feu qui s’intitule «Le Phénix, phénomène du langage» (Bachelard, 1988: 61-104), explique que l’oiseau légendaire est l’une des images récurrentes de la poétique du feu dans la poésie et la création littéraire du début du XXe siècle. Cet élément paraît fondamental chez les poètes de notre étude. Chez Apollinaire, l’élément du feu révèle des moments de renouveau, ce qui incarne le mythe du Phénix, l’image centrale dans son recueil. Cet élément y annonce des moments de renouveau artistique. Le feu comme symbole de la permanence et de la puissance de l’amour apparaît dans l’image du Phénix, l’oiseau fabuleux mythologique de Zone: Puis voici la colombe esprit immaculé Qu’escortent l’oiseau-lyre et le paon ocellé Le Phénix ce bûcher qui soi-même s’engendre Un instant voile tout de son ardente cendre (…) Et tous aigle Phénix et pihis de la Chine Fraternisent avec la volante machine (Zone, v. 63-70). Les images du feu se concentrent dans le poème Le Brasier. «Dès le titre, le feu se propage partout: brasier, flamme, flambée, soleil, brûlure». (Barre, 2001: 54) Le poème est nourri de feu, selon son principe qui est de toujours renaître à lui-même: Qu’au brasier les flammes renaissent Mon âme au soleil se dévêt (Le Brasier, v.14-15). Le Braser traite l’élément du feu, annoncé dans l’ouverture: J’ai jeté dans le noble feu Que je transporte et que j’adore De vives mains et même feu Ce Passé ces têtes de morts Flamme je fais ce que tu veux (Le Brasier, v.1-5). «Le texte débute par un geste de purification: Apollinaire jette au feu le passé, c’est-à-dire les mains et les têtes de morts qu’il contient. D’autres morts viennent s’embraser: les membres des «intercis» (les martyres dépecés), mais le poète les rejette, «Éloignez du brasier les ossements» (v.29), car il veut vivre seul sa résurrection». (Ibid.: 55) Dès le commencement du Brasier, le poète indique qu’il porte en lui-même le feu où il jette son passé. C’est un «noble feu» dont la noblesse est due à sa fonction purificatrice. Il est l’objet d’une adoration mystique car c’est un dieu qui permet la divinisation de soi-même et de la poésie. Le feu est un élément répétitif dans les poèmes de Nima. Cet élément est perceptible dans la plupart de ses écrits. Dans le poème en question de Nima, cet élément est accompagné d’autres substantifs comme flamme, fumée, enfer, cendre, brûler, … Nima, dans son poème Ghoghnous, mentionne le feu comme un moyen de glorification et lui accorde un aspect sacré. Le feu dans ce poème peut représenter les difficultés et les moments difficiles qu’affrontait Nima pour exprimer ses idées artistiques et prouver la légitimé de ses paroles. Il crie de toutes ses forces, un cri qui n’a aucun sens pour l’esprit étroit des poètes de son temps. Il semble que ce feu soit le symbole de l’amour du poète pour le peuple et des souffrances et des peines qu’il endure. Le feu représente et la gloire et la peur. Il indique une dualité qui peut être intégrée dans un seul élément unifié avec la présence de l’autre (phénix). La rencontre du phénix avec le feu rend ce dernier un facteur positif et efficace. C’est dans ce même lieu de rencontre que le phénix se métamorphose en un oiseau «ivre». Donc, son ivresse résulte sa liberté. Et ivre de ses souffrances alors Il se jette au feu (v. 45-46) «Le feu caché du foyer» peut également représenter la force sous-jacente des gens, il ne flamboie pas tant qu’elle n’est pas dynamisée par une révolution afin de détruire l’obscurité. - La fréquence des mots «feu» et «flamme», symbolisant l’action fécondante, la purification et la régénération, dans les poèmes d’Apollinaire est bien plus que dans le poème de Nima. En guise d’exemple dans Le Brasier, dès le titre, le feu (v. 1, 3, 30, 56) se propage partout: brasier (v. 14, 26, 29), flamme (v. 5, 14, 16, 40, 61), flambée (v. 26, 28, 45), soleil (v. 15, 31, 51), brûlure (v. 41) avec des motifs associés comme vipères ardentes (v. 33). Dans ces trois poèmes suscités d’Apollinaire, rien que les mots «feu» et «flamme» sont mentionnés au moins une quinzaine de fois tandis que dans Ghoghnous, ils ne sont cités que cinq fois. Les autres éléments sont constatables dans les poèmes de notre étude à travers les mots tels que fleuve, vent, eau, vague, terre, pierre, colline, souffle, - Les poèmes d’Apollinaire offrent une large diversité métrique mais les octosyllabes et les alexandrins restent en nombre importants. En outre, Apollinaire supprime souvent la rime classique mais il maintient une forme d’homophonie finale. Une diversité des formes se voit dans ses poèmes. Certains vers sont détachés, d’autres regroupés en strophes; il n’y a pas réellement de régularité. Ce sont des vers libres (pas de mètres réguliers), les lois de la versification ne sont pas respectées. Ces vers riment à peine: ils sont assonancés. Ses poèmes «ne contiennent pas de strophes traditionnelles promptement perceptibles et ordonnées en un système stable. Ni quintile, ni quatrain, ni distique, ni sizain… Apollinaire n’a pas construit son poème sur des moules préétablis, des formats typiques. De même, il est malaisé de circonscrire des suites de vers réguliers, tant domine dans ce poème une liberté formelle qui autorise les agencements amétriques les plus imprévisibles.» (Scepti, 2009: 38) Nima, quant à lui, il a essayé de modifier la langue poétique et de l’évoluer. Chez ce poète de Youche, la mesure et le mètre du vers sont évolués et la longueur des hémistiches ont été laissés libre. Il donnait plutôt l’importance au contenu du vers qu’à sa longueur. Dans son art poétique, il postulait en premier lieu une rupture complète avec les règles de la prosodie classique persane et arabe (aruz) et l’emploi d’un style ou de préceptes qui n’avaient jamais été appliqués dans la poésie persane. Il préconisait, en un mot, l’usage du «vers libre». Il a gardé le rythme et a fait diversifier la longueur des vers. «Dans mes vers libres, le rythme (vazne) et la rime (ghâfieh) sont évalués d’une manière différente. La longueur ou la brièveté de mes vers (mesrâhâ) ne provient pas d’un caprice ni d’une fantaisie. Je reconnais une régularité dans l’irrégularité même. Chacun de mes mots se joint à un autre d’après une règle strictement déterminée. La composition de mes vers libres est pour moi bien plus laborieuse». (Machalski, 1967: 162) Conclusion Le Phénix, cet oiseau fabuleux et unique, qui est le symbole de résurrection et de renaissance, mais encore d’âme, d’esprit, de lumière, d’amour et de liberté continue de vivre en dehors de l’univers des études classiques. Il est l’une de ces figures mythiques antiques qui a pu survivre et qui a été ressuscitée dans la littérature et particulièrement dans les poésies contemporaines persane et française. L’étude des poèmes de Nima et d’Apollinaire nous a permis de montrer les différentes réécritures modernes de ce mythe antique. Il s’est agi pour nous dans la limite de cette recherche, d’étudier et de comparer la réécriture de ce mythe médiévale dans les poèmes de ces deux poètes contemporains. Avec cette étude, nous avons abouti au fait que les poèmes de ces deux poètes au XXe siècle relèvent d’une originalité particulière. En reprenant ce mythe, ils l’ont inscrit dans de nouvelles perspectives afin de mieux développer les problèmes qu’ils ont rencontrés dans leurs sociétés. L’étude de ce mythe nous a révélé que les poètes contemporains tels que Nima et Apollinaire, par le mécanisme de la réécriture du mythe du Phénix, ont rompu avec la longue tradition du mythe antique. Par conséquent, les nouveaux aspects correspondent désormais au public contemporain. Ils se détournent ainsi des classiques en acquérant une vraisemblance sociale conforme à l’actualité de leur époque. Nous avons tenté également d’évoquer le lien d’analogie et de parenté et l’influence qu’ont exécrée la littérature et précisément la poésie française sur la poésie nimaïenne
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مراجع | ||
Bibliographie
Apollinaire, G., (1965). Œuvre poétique, Paris: Gallimard.
Bachelard, G., (1988). Fragments d’une Poétique du Feu, posthumes, Paris: P.U.F.
Barre, A., Leplatre, O., (2001). Alcools, Paris: Nathan.
Brunel P., Pichois C., Rousseau A.M., (1996). Qu’est-ce que la littérature comparée? Paris: Armand Colin.
Dâdvar, E. (2002/2). «La poésie symbolique des années 1950-1960 en Iran», Tumultes, n° 19: 143-157.
Hamidiân, S. (2002 / 1381). L’histoire de métamorphose dans les poèmes de Nima Youchij (Dâstân-é dégardissi dar ashâr-é Nima Youchij), Téhéran: Niloufar.
Jorkèche, Sh. (2006 / 1385). La technique de la nouvelle poésie, un autre regard sur la théorie et le poème de Nima Youchij (Boutighay-é chéré no: négâhi digar bé nazarieh va cher-é Nima Youchij) 2e éd. (1ère éd. 2004) (1383), Téhéran: Ghoghnous.
Machalski, F., (1967). La littérature de l’Iran contemporain, v. II, Pologne.
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Scepti, H., (2009). Guillaume Apollinaire, Alcools, Paris: Belin-Gallimard.
Servat, M., (1998/1377). La théorie littéraire de Nima (Nazariyé-é adabi-é Nima), Téhéran: Pâyâ.
Shahrestâni, M.A., (2002/1381).Un autre édifice (Emârati digar), Téhéran: Ghatreh.
Sitographie
http://www.teheran.ir/spip.php?article649 (consulté le 14 mars 2013).
Hosseini, R. (2006). Nimâ Youshidj: le grand tournant de la poésie persane.
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